Voyons Giacomino, sois un homme
Une pièce de Luigi Pirandello
Mise en scène par Rita Sallustio
Résumé de la pièce
Le vieux professeur Augusto Toti, bientôt pensionné, décide de se marier.
C’est en discutant avec le directeur de l’école, qu’on apprend cette dernière nouvelle, plus que bizarre!!
Le vieux professeur s’explique: il ne s’est jamais marié parce qu’il a consacré sa vie entière à l’enseignement et aux enfants. Cette mission, il veut l’accomplir jusqu’à son dernier souffle.
Bien qu’il soit servi par Rosa, sa servante fidèle et dévouée, il se rend compte que, dans quelques années, il sera vieux et seul et n’ aura personne pour l’assister affectivement dans ses vieux jours. En plus, il se rend compte que le gouvernement l’a volé toute sa vie en lui payant un salaire de misère, avec lequel il n’aurait jamais pu entretenir une famille de manière décente. C’est pourquoi il a réfléchi, calculé et planifié son avenir pour les années qui lui restent à vivre.
En conclusion de cette réflexion, il annonce en grande pompe au directeur de son école qu’il veut se marier…seulement “en apparence”.. et pas avec n’importe quelle fille.
Il faut que celle qui sera officiellement son épouse soit de bonne famille, très jeune, et de condition sociale très pauvre.
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Pourquoi ce choix particulier ?
Pour obliger le gouvernement à lui verser une pension: non seulement à lui, mais aussi et surtout, après sa mort, à cette fille pauvre, qui sera devenue sa femme. Le professeur aura ainsi la satisfaction d’aider une pauvre enfant à monter dans l’échelle sociale grâce à son nom, et assurer son avenir aux frais d’un gouvernement qui l’a toujours volé durant sa carrière et dont finalement, il se vengera !
En contrepartie, pour lui-même, il ne sera plus seul dans ses vieux jours et pourra compter sur l’appui de celle qui prendra “en apparence” un rôle d’épouse.
Pour réaliser ce projet de vie ultime, il a des vues sur la fille de la gardienne de l’Ecole (Madame Cinquemani); elle s’appelle Lillina.
Lillina est une jeune fille simple, joyeuse, naturelle, sans instruction et sans histoire, encadrée par une mère et une tante de condition modeste, bien insérées dans la mentalité sociale de village et assez matérialistes.
Un soir, il appelle Madame Cinquemani, pour lui faire la proposition de ce mariage de convenance.
Madame Cinquemani n’est pas contre cette idée de mariage “arrangé” qui finalement conviendra à tout le monde, d’un point de vue pragmatique.
Mais un quiproquo et une flopée de surprises vont s’installer dans le déroulement des évènements: Lillina est – en fait- amoureuse de Giacomino, un ancien élève du professeur Toti; de plus elle est enceinte de lui; …et bien entendu, personne n’est au courant de la naissance prochaine.
Dans un premier temps, Lillina semble contente de “ce mariage de forme” dont elle ne saisit pas toutes les astuces, mais elle compte bien inclure Giacomino dans ce projet de vie, ainsi que le petit “Giacominetto en cours de fabrication”.
Pour le professeur Toti, c’est la double grosse surprise qui le terrasse totalement, car Giacomino n’était pas inclus dans sa programmation. Mais l’émotion passée, il se rend à l’évidence et vu sa philosophie sur le futur de sa vie, il ne peut qu’accepter l’ensemble des évènements.
Il aime bien Giacomino, jeune orphelin et brillant élève; ce jeune homme mérite aussi, à son sens, un avenir meilleur. C’est ainsi que le professeur Toti, dans son élan de générosité, accepte, à la supplication de Lillina, d’inclure Giacomino dans son projet de vie de couple à trois.
Qu’en est-il de l’image du mari trompé, cocufié ?
Cette image lui est indifférente, car elle ne sera – en fait – qu’une apparence. De plus, il entrevoit la naissance de l’enfant comme un évènement béni du ciel pour ses vieux jours et accepte – en bloc – de jouer tous les rôles : celui du mari, du père et du grand-père.
Il lui restera cependant la dure tâche de convaincre tous les autres de ce nouveau mode de vie qui défie toutes les conventions sociales de l’époque.
En fait, vouloir imposer (dans les années 50) une vision “de famille restructurée” est révolutionnaire, hors de l’entendement général et annonciatrice de scandale; aussi, les sœurs Cinquemani s’y opposent-elles avec violence; même désapprobation au niveau municipal, dont le Directeur (personnage rigoureux) se fait le porte-parole; tout l’entourage social, y compris l’Eglise représentée par le Cardinal Landolina (personnage mielleux et hypocrite), la sœur de Giacomino (Rosaria, catholique pratiquante) et sa servante Filomena s’opposent violemment à ce mode de vie anti-conventionnel.
Pour Giacomino aussi, ce sera très difficile de faire la part des choses, même si dans un premier élan, il accepte d’entrer dans ce jeu basé sur “les apparences”.
Le mariage est organisé comme le veut la tradition et Giacomino devient pour quelques temps un ami de la famille Toti.
En même temps, il se passe un évènement imprévu : le Professeur hérite d’une très grosse fortune qui lui vient d’un frère dont il avait oublié l’existence….
Après le mariage, au fil des jours, Giacomino se laisse intimider par les critiques qui fusent autour de lui et il va cesser (sous la pression de sa sœur, Rosaria) toute relation avec Lillina, son fils et le professeur Toti.
Bien qu’il soit amoureux de Lillina, il est rempli de peur et de préjugés, car il a été élevé par sa sœur Rosaria dans le respect de la religion catholique et de ses interdits; Giacomino va se perdre totalement au point de ne plus pouvoir décider lui-même de ce qu’il veut, dans la vie…
Pour la suite, …
S’agissant d’une comédie, on peut annoncer le “happy end” …
S’agissant de Pirandello… n’oublions pas que tout est bien qui finit bien …EN APPARENCE!
Représentations:
Théätre le BOZAR
Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles
Le 2 et 4 décembre 2011 à 20h15 et le 3 à 16h15
Distribution:
Antonio Esposito: Professeur Toti
Renaud Aubecq: Le Directeur
Andrea Murzi: Giacomino
Alice Jaume: Lilline
Nicole Vanhoutvinck: Rosaria
Myriam de Pierpont: Concetta
Pascaline Deuquet: Marianna
Joanna Basztura: Filomena
Maria Di Nunzio: Rosa
Patrick Aberg: Le Cardinal
Danses: Maria Di Nunzio, toute la distribution et Yumi Martins, François de Pierpont, Ana Gomes
Technique:
Mise en Scène: Rita Sallustio
Sons et Lumière: Rita Sallustio
Décors projetés et Régie: Christophe Bravin
Costumes: Costhea, Sara
Affiche: Theodoros Kassapis
Programme: Rita Sallustio
Secrétaire-Accueil: Jenny Rindin
Assistante ATIE: Nicole Dassonneville
Souffleurs: François de Pierpont, Maria Di Nunzio, Stéphane Biasoli