Les Femmes Savantes

Une pièce de Molière
Mise en scène par Rita Sallustio

Les Femmes savantes est une comédie de Molière

Résumé du spectacle

Deux sœurs se disputent au sujet du mariage : Henriette rêve au mariage d’amour et Armande le rejette tout en ne refusant pas la possibilité d’un éventuel mariage platonique, à la condition que le bien aimé soit comme elle, féru de philosophie.
Le fougueux Clitandre, amoureux d’Armande mais rejeté par elle, offrira l’ardeur de son brûlant amour à la douce Henriette, sœur d’Armande.
Son mariage avec sa bien-aimée est cependant fort compromis. En effet, Philaminte, la mère autoritaire d’Henriette à décidé d’unir sa fille à Monsieur Trissotin, un érudit, une sorte de poète qui fait beaucoup jaser autour de lui mais …de qui on parle… en Société.
L’espoir de Philaminte est que sa fille Henriette, peu érudite à son goût, devienne – malgré elle et par ce mariage – une femme dite “savante”, à son modèle, ouverte aux sciences et à la philosophie, comme l’est sa première fille Armande et sa belle sœur Bélise.

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Pour ces 3 femmes, imbibées de philosophie jusqu’à la moëlle de l’os, Monsieur Trissotin est le point de référence contre qui aucune critique n’est permise en leur présence.
Elles sont loin, cependant de penser que derrière le verni d’érudit que Monsieur Trissotin montre en façade, se cache en fait un personnage mesquin, un vulgaire chasseur de dote.
Le fougueux Clitandre le sait et tentera de le démasquer dans un face-à-face en présence de Philaminte et d’Armande. Ce sera l’échec, semble-t-il.
Monsieur Trissotin, imbu de sa personne et sûr de lui ne peut s’imaginer le nombre de personnes qu’il indispose.
Il aura un autre face-à-face public avec Maître Vadius, un autre érudit de la place et son concurrent direct. Celui-ci va – sans le vouloir – semble-t-il – critiquer violemment une poésie qu’il à écrite. Ne sachant pas que c’est Trissotin l’auteur, Vadius se confondra d’abord en excuses. Mais la relation hypocrite entre les 2 savants va dégénérer en une joute ridicule.

Clitandre ne se rend pas. Pour sauver son amour et son mariage, il demandera innocemment de l’aide à la tante d’Henriette, la papillonnante Bélise. Mais ce personnage éthéré rêvant d’amour sans pouvoir en identifier le sens ne lui sera d’aucune utilité.
Il s’adressera aussi à Ariste, l’oncle d’Henriette, un personnage discret et raisonnable, qui l’aidera de manière efficace.
Chrysale, le père a bien du mal à imposer son autorité au sein de sa famille. Il affirme vouloir le bonheur de sa fille cadette mais est-ce sûr ? et puis comment compte-t-il y arriver ? Sa femme, sa fille Armande et sa sœur Bélise sont toutes les trois, chacune pour des raisons différentes, hostiles au mariage entre Clitandre et Henriette.
Il y a bien la fidèle servante Martine qui soutient Chrysale, son Maître bien aimé, mais son bon sens de femme populaire ne parvient pas à toucher tous les esprits fanatisés du beau langage.
C’est finalement le sage Ariste qui réussira à rétablir l’équilibre dans ce désordre de sentiments. Comme il l’avait promis, les jeunes amoureux pourront grâce à lui se marier et réaliser leur rêve.
Grâce au stratagème qu’il invente (et qui est à découvrir dans le spectacle) le véritable visage de Trissotin sera mis à nu publiquement, à la grande surprise de tous.
Le beau mariage d’amour entre Clitandre et Henriette pourra être célébré. Philaminte a compris son erreur …Chrysale a gagné sa bataille, Martine voit son bons sens récompensé.
Mais ce n’est pas un « happy End » pour tout le monde car il reste, sur l’image du mariage, les yeux interrogateurs de Bélise et les yeux mouillés d’Armande.

Quelques mots sur la pièce

Ecrite en 1672, cette pièce en 5 actes de Molière est un grand classique du théâtre français.
C’est une comédie bourgeoise – Une satyre de société – Un Duel de sentiments humains, nobles et louables en soi. En effet, peut-on reprocher à qui que ce soit de vouloir se marier, d’avoir des enfants, ou bien de vouloir étudier les sciences savantes. Oui, des femmes qui voulaient se marier, il y en a eu à toutes les époques, mais des femmes qui voulaient étudier, il fut un temps où cette pensée semblait …folie furieuse …et Molière nous le raconte à sa manière.
Molière prend un malin plaisir à pousser chacun des sentiments exprimés vers l’exagération extrême (frôlant souvent le fanatisme) pour les transformer en une sorte de folie contagieuse et collective.
Bien que basé sur la réalité des faits et sur une logique cartésienne, les dialogues deviennent peu à peu grotesques tant ils sont exagérés.
Les discussions deviennent tellement énormes dans la bouche des personnages que les situations qu’ils défendent tombent à pic dans le ridicule.
Cette dynamique de construction, typique chez Molière, fait que la pièce est montée en duel continu entre les personnages.
Hommes et femmes vont – à tour de rôle – tenir des propos d’abord acceptables pour devenir des propos révoltants et repoussants; ils seront parfois tendres jusqu’à la bêtise mais aussi insupportables jusqu’à l’écœurement.
Leurs points de vue fusent de tous côtés sous forme de revendications violentes : on parle du mariage, de son pourquoi et de son comment, de la perception du rôle de la femme dans l’organisation de la vie familiale et de la société. Ce sont des revendications au goût très féministe pour l’époque: la lutte pour l’égalité des chances: la femme qui se veut libre et, qui refuse le mariage de raison, qui ambitionne au même titre que l’homme le droit d’étudier les sciences savantes, qui redimensionne sa place au sein de la famille et de la société.
Face à ces revendications nouvelles, l’homme ne peut que se battre, puisqu’il veut continuer à conserver d’une manière absolue tous ses privilèges, tous ses droits au sein de l’organisation sociale et familiale.
A ces 2 thèmes antagonistes, Molière greffe, dans sa pièce, par le biais de l’érudition, le ridicule d’une préciosité malsaine et qui n’est, rien d’autre, que le reflet d’une société malade.
Pourquoi reprendre cette pièce?
Pour goûter au génie et au talent de Molière? ….oui, certainement!
Pour revivre les premiers chapitres de la genèse d’une bataille…inachevée?… oui, car la lutte pour l’égalité des chances reste un domaine brûlant.
Mais aussi pour se rappeler simplement qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil… car l’équilibre et le déséquilibre, le raisonnable et le déraisonnable, l’amour et la raison ou encore la crédibilité et la folie, ne peuvent exister l’un sans l’autre dans la vie.
Pour se convaincre toujours et encore que la construction de la vie est faite sur la dualité.
Que cette dualité est vitale pour l’évolution de la Société et des Etres car elle représente l’élément dynamique dans une société saine et évolutive. Alors…. Faisons “fi ” des carcans passéistes et n’hésitons pas à nous battre pour un avenir meilleur.

Représentations:

Théätre le BOZAR
Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles
Les 24 et 25 novembre 2007 à 20h15
Le 25 à 15h15

L’auteur:

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière
Colonne grecque et lierre

Distribution:

ODILE QUINTIN: Philaminte
JACQUES POLLFOORT: Chrysale
NICOLAS JAMSIN: Ariste
MERVEILLE RODRIGUEZ: Armande
VANESSA PEHARPRE: Henriette
AUGUSTE DE DECKER: Clitandre
PASCALINE DEUQUET: Belise
NICOLE TIMMERMANS: Martine
ANDREA MURZI: Julien
STEPHAN KADDOUR: Trissotin
DIMITRI KARAFILAKIS: Vadius
MARIA DI NUNZIO: Le Notaire
MARIGAEL DURIEZ: Danseuse masquée
OLGA DUCOUT: Danseuse masquée

Technique:

Adaptation, Mise en Scène: Rita Sallustio
Sons & Lumière: Rita Sallustio
Décors: Gwendoline d’Huart
Costumes: Costhea
Danses: Maria di Nubzio
Chant: Véronique Rihoux

Colonne grecque et lierre