Yerma

Une pièce de Federico Garcia Lorca
Mise en scène par Irène Chalkia

Yerma, une pièce de Federico Garcia Lorca

Résumé du spectacle

La mort nous guette partout : dans la nuit au clair de lune, lorsque l’amour se dérobe furtivement sous les bras des amoureux, dans le regard d’un ami qui s’éteint un jour, dans le silence de la conscience profonde d’un être proche qui s’éloigne…

Mais la vie bat son plein dans la lumière du jour à la rivière. L’eau est fécondité, symbole maternel, sécurité (l’eau matricielle), accès à l’universel ; mais aussi joie, fraîcheur, cours naturel et vivant des choses.

La vie en société est créatrice et destructrice en même temps. La solitude régénère les désirs et les aspirations inavouées, mais le regard collectif des autres est catalyseur des obsessions et des rêves obscurs.

Pourrait-on ainsi résumer cette pièce de Garcia Lorca dans laquelle le poète ose, en toute liberté, se pencher et regarder dans l’abîme qui sépare les deux mondes de l’existence humaine, à savoir le masculin et le féminin?

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Chaud et froid, sec et humide, rouge, noir et blanc, lumière joyeuse et nuit profonde, telles semblent être les températures et les couleurs de cette dramaturgie qui s’inscrit – à juste titre – dans la tradition de la tragédie grecque.

Yerma n’est pas un drame familial, loin de là : c’est une tragédie, parce que la société – par la présence des chœurs que nous avons accentuée – est aussi importante que le noyau familial qui supporte le poids de la tension dramatique. La société, en tant que voix et regard collectifs (les chœurs) ou par ses modèles de vie individuels (Maria, Victor, la Vieille, Dolorès et la “Folle”) déclenche et nourrit le conflit dans le couple.

La mort de Juan n’est pas un meurtre habituel. C’est un sacrifice “moderne” dans un espace sacralisé par la danse des pèlerins autour du couple archétypal du Mâle et de la Femelle.
Et le prêtre-sacrificateur est Yerma, la femme stérile, celle que la société calomnie et condamne, parce que non conforme à l’image socialement établie et “agréée” de la femme-mère…

Que dire de plus ? Combien ce problème et cette image de la société espagnole des années 1930 touche notre cœur, par sa poésie et sa vérité, et nous concerne, même en 1989, nous animateurs et vous spectateurs du grand théâtre européen.

Représentations:

Au Centre Culturel Jacques Franck
Ch. de Waterloo, 94 à 1190 Saint-Gilles
Les 27, 28 et 31 janvier 1989

Colonne grecque et lierre

Distribution:

Rita Sallustio: Yerma
Georges Strongylis: Juan
Anna-F Van Durmen: Maria
S. Papastathopoulos: Victor
Graziella Silvò: La vieille
Ortensia Semoli-Hick: 1° jeune femme
Nadine Rodilla: 2° jeune femme
Les Lavandières: Dora Avlonitou, Gisela Bierschwale, M. De Decker, Carla Rinaldin, Nadine Rodilla, O. Semoli-Hick,
Les Belles soeurs: Annie Paties, Efigenia Torcoletti
Marie Müller: Dolores
Marianne De Decker: Une vieille
Carla Rinaldin: Une vieille
Les deux inconnus: Danielle De Smedt, Antonio Fabbri
Gisela Bierschwale: 1° femme
Carla Rinaldin: 2° femme
Daniel-D. Gonzalez: Un enfant
Danielle De Smedt: La Femelle
Antonio Fabbri: Le Mâle
Gérard Emion: 1°homme
Aloysius Willekens: 2°homme
Choeurs: Dora Avlonitou, M. De Decker, Danielle De Smedt, Marie Müller, Carla Rinaldin, Gisela Bierschwale, Nadie Rodilla, O. Semoli-Hick, A-F Van Durmen

Technique:

Mise en Scène: Irène Chalkia
Décors: Nicole Lenoir
Affiche: Theodoros Kassapis

Colonne grecque et lierre