Le Premier et A Chacun son Serpent

Un spectacle en deux parties de Boris Vian et Israël Horovitz mis en scène par Rita Sallustio

Le Premier et A Chacun son Serpent de Boris Vian et Israël Horovitz

Résumé du spectacle

VIAN et HOROVITZ, deux continents, deux écritures, un seul spectacle.
C’est à un voyage, non sans danger, que je vous invite… le départ se fait d’un lieu-dit “le PARADIS”…
Nous ne prendrons, ni train ni bateau, car notre voyage est imaginaire…

Le but…? une “terre … promise…” plus belle, moins ennuyeuse que celle que l’on quitte… Comme des pionniers, poussés par la soif du renouveau, Adam et Eve se rebellent, sont chassés du paradis qu’ils abandonnent sans regret pour s’aventurer inéluctablement à la recherche de leur “Eldorado”.

Cette fuite, grossièrement décrite par Boris Vian, peut signifier la fin d’un monde qui avait pourtant beaucoup pour plaire. Le voyage fatidique s’amorce, et c’est une vision du monde qui s’évanouit pour se réanimer dans un autre registre… car le monde est forcément en évolution…

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Pour Israël Horovitz, les orchestreurs de cette évolution inéluctable, ce sont quatre hommes et une femme. Il les imagine perdus sur une ligne, toute droite, toute blanche jetée à l’infini… Confrontés à ce symbole de liberté et d’indépendance absolues, -atouts d’un nouveau monde -nos quatre hommes et femme se posent une question difficile… Quel est le sens de cette ligne ? Horovitz part du principe, qu’un homme en détermine le sens, qu’il s’y positionne en numéro “un”, en premier de cordée et s’octroye le droit d’y rester.

Ce leit-motiv, (vision réduite, peut-être me direz-vous) passe à un moment donné de l’individuel au collectif… D’abord lanscinante, dans une attente longue et étouffante à laquelle les cinq personnages se soumettent patiemment, cette pulsion à peine née devient rapidement polyforme. Au départ, c’est une espèce de désir instinctif, qui petit à petit, au rytme d’une tension grandissante va devenir obsession, cauchemar et destruction. Pourquoi ? Parce que tous les cinq veulent être le premier…. Droit légitime… Sens ultime de cette ligne ??…

Ainsi, va-t-on passer, par le biais de tactiques arrivistes, profondément humaines et désespérantes d’un Etat d’Innocence…, d’un Etat de Grâce… où le langage est simple, clair beau à un Etat de Confusions… où le langage devient gris, triste, laid … on ne peut cependant pas échapper à ce style, surtout quand on vit au rythme discordant heurté, incertain que nous impose notre époque et où… un style de pouvoir s’y installe violemment en maître.

La première partie du spectacle s’inspire d’un texte où Boris Vian se préoccupe de la Genèse : la naissance d’Adam et Eve, les circontances qui ont pu les conduire à se conpindre et perpétuer …

Cinq figures bibliques, Dieu, Adam, Eve, le Serpent, Gabriel se figent dans un contexte où l’ennui,, l’oisiveté pourraient peut-être être la mère de tous les vices :… péché originel, luxure, rebellion, fuite, ….

Dans un texte décharné, ces cinq personnages, qui ont fait déjà couler beaucoup d’encre, vont grâce à une écriture chantante, rythmée, typique à Boris Vian permettre une mise en scène style “Café Théâtre”.

Ce clin d’oeil caricatural et souriant, décrivant la naissance du monde, perd son côté insouciant au moment prêtas où Adam et Eve, chassés par Gabriel quittent le PARADIS.

J’ai ensuite imaginé le voyage de nos fuyards, ainsi qu’une de leurs étapes possibles sur terre, à travers le texte d’Israël HOROVITZ.

Son texte “Le Premier est une peinture de société où cinq modèles sociaux s’affrontent… cinq caricatures décrites à l’aide d’un langage réaliste, dur et froid.

Fini le sourire, finie l’écriture chantante… on passe obligatoirement dans la seconde partie du spectacle, à un jeux d’acteur style “Actor’s Studio” (*). Les cinq personnages ont fait leur chemin …on les retrouve devant nous, désespérés…, et c’est ce désespoir qu’ils expriment en s’engageant physiquement dans une lutte acharnée pour sauvegarder quelque chose qui ne leur appartient pas … mais tous ne l’ont pas compris…

(*) Actor’s Studio: école d’art dramatique fondée en 1947 à New York par Robert Lewis et Elia Kazan. A la suite du départ de R. Lewis, la direction du studio a été assurée par Lee Strasberg jusqu’en 1982, puis repris par sa fille. Cette école de formation dramatique s’inspire des principes de Stanislavki et propose un© méthode quii consiste a rechercher la “vérité” dans l’expression grâce à un engagement psychique et physique complet de l’acteur. Son influence sur le style de jeux de nombreux acteurs américains a été primordial:

Mario Brando, James Dean, Marylin Monroe, Montgomery Cliff, Paul Newman, Steve Mac Queen … ont suivi avec assuidité l’enseignement de l’Actor’s Studio .

Stanislavski : Acteur et metteur en scène de théâtre russe (1863 -1938) Il fonde en 1898 le théâtre d’art de Moscou, avec un studio expérimental. Il part du naturalisme scruputetoe dont l’instrument était le décor, les costumes, les accessoires … il passe au symbolisme (avec Maetsertaclt) et au réalisme synthétique avec Tchékhov. Sa “méthode” devient une source dramatique qu’englobe la psychologie du comédien, dans ses rapports avec le texte et doit créer la tonalité dominante de ta pièce. Parmi ses créations çitons “Les Bas-fonds” de Gorki, Othello”, “Hamlet… de Shakespeare

Elia Kazan : Cinéaste américain, né à Constantinople de parents grecs. Débute comme acteur, puis passe à la mise en scène et se dirige au cinéma en 1945. (“Un tramway nommé désir”, “A l’est d’Eden”, …”Sur les quais”, “Boomerang”, “America…América”; “Les visiteurs”, “Le dernier Nabab” …).

Représentations:

Théâtre des Traiteaux
159, rue de Laeken à 1000 Bruxelles
Les 21, 22, 23 octobre 1993 à 20h15
et le 24 octobre 1993 à 15h15 et 20h15

Les auteurs:

Boris Vian est un écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz et directeur artistique français.
Colonne grecque et lierre

Distribution LE PREMIER:

Dieu: Enzo MILLICH
Gabriel: GIL WARZEE
Le Serpent: Enrico DA MOLO
Adam: Francis TOUBELIS
Eve: Maria BUDRONI

Distribution A CHACUN SON SERPENT

Fleming: Paolo GAIO
Steven: Michel GERVAIS
Molly: Nathalie HUYGHE
Dolan: Enrico DA MOLO
Amali: Dino VANDERBRUGGEN

Technique:

Adaptation, Mise en Scène, Sons & Lumière: Rita Sallustio
Régie décors: Nicole Lenoir
Affiche: Theodoros Kassapis, Philippe van de Graaf
Costumes: Boubker Labouiss
Danses: Fedor Villafans

Colonne grecque et lierre