lundi, 23 October 2006 20:46

La Folle de Chaillot

une pièce de Jean GIRAUDOUX      adaptée et mise en scène par  Rita Sallustio

 

 FOLLE DE CHAILLOT

Représentation au Théâtre Scarabeus Octobre 2006

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Presse

 presse commission

Le Metteur en scène

Résumé de la pièce

La pièce est un classique du théâtre français de l'après-guerre, écrite par Jean Giraudoux.
Aurélie, «la Folle de Chaillot», est une sorte de «Reine du Paris populaire», personnage marginal idéaliste et rebelle, qui n’hésitera pas à mobiliser «les petites gens» de Paris pour s’opposer à un projet destructeur: un projet mené par des financiers sans scrupules: qui est de  raser la ville pour prospecter les sous-sols. Ils ont découvert  des gisements de pétrole qu’ils veulent extraire. C’est une histoire relevant de la fiction et qui met en exergue la menace d’expulsion de milliers d’habitants qui ne pourront se défendre seuls, face à un consortium tout puissant.
Le spectacle est une intrigue à suspens, pigmentée d'une chorégraphie, de musique et de chansons sur le "vieux Paris".

Comment naquit la Folle de Chaillot  (écrite en 1937).

Paris, comme toutes les grandes villes du monde, est peuplé d’êtres étranges, fantomatiques, échappant à toute statistique. Comment, de quoi vivent-ils, on ne sait. Ils apparaissent soudain, au coin d’une rue : figures tragiques ou bouffonnes, marchant à la rencontre d’un rêve inconnu. Telle était Bijou, une vieillarde dépenaillée, qu’un peu avant la dernière guerre, on voyait rôder autour du café-tabac qui fait le coin de la rue Fontaine et de la rue de Callais, assise au coin d’une terrasse, observant et rêvant.

Somptueusement parée, quand elle avait terminé sa consommation, elle se levait, indifférente et hautaine, elle ramassait son fatras de paons et de nénuphars, elle quittait son avant-scène, suivie de son Zamore, grandiose, entourée de son monde et de ses visions… sans laisser de pourboire.

Le garçon de café

     Et le garçon, privé de pourboire, estomaqué, bluffé malgré lui, de s’écrier : Ah ! Vous en avez une framboise ! Ah ! Vous en avez une bougie ! Ah ! Vous en avez une cafetière ! Ah ! Vous en avez une pomme d’arrosoir ! Ah ! Ben, oui ! Ah ! là, là ! Ah ! Visez-moi ça ! Oui, vous pouvez dire que vous en avez une gueule !
     
Dites-nous, mon ami, qui est-ce ? demanda Giraudoux

Celle-là ? Une malheureuse. Une pochetée. Et des bas qui traînent, regardez-moi ça ! Ça fait pitié. C’est  bon à enfermer. A condition que le gnouf en veuille, bien entendu. Une cinglée, quoi ! Vous la preniez peut-être pour la môme Bijou ? Il y a des clients qui la cherchent encore, mais je ne l’ai pas vue depuis quelque temps. C’est plutôt du côté de la rue Blanche ou de la rue Fontaine que vous l’auriez trouvée. Si elle vous amuse. Une fauchée aussi, naturellement, ne vous en faites pas ! Mais au moins, elle avait des fois du cœur. Sans compter qu’il y en a d’autres, des gonzesses de ce goût-là ! C’est le coin. Voyez-vous, Messieurs, Montmartre ne paye plus. Ce n’est plus ça. Quand je pense que j’étais venu ici avec l’idée de me retirer un jour en province, d’acheter un petit hôtel avec mes éconocroques. Ah ! oui, je t’en fiche. Pour vous ce sera vingt-six francs. Au revoir, Messieurs.

Il n’y avait pas que Bijou. Il semble qu’il y ait une folle pour protéger chaque quartier de Paris, comme nous le dit La Folle de Chaillot.

Voilà dit Giraudoux, ce garçon de café en est ! c’est un ennemi ! Demain il sera prospecteur, secrétaire général, administrateur de sociétés. Il sera intermédiaire, théoricien, fondé de pouvoir. Il déteste la main tendue ; il adore les jeux d’argent.

Ainsi, d’une rencontre place Clichy, naquit la Folle de Chaillot. Ainsi – avec comme archétype ce garçon de café au langage imagé et au cœur sec – naquirent les « mecs ».

    Les « Mecs »

La Folle de Chaillot, c’est l’histoire d’un combat entre deux partis. D’un côté, la Folle et ses amis : c’est le clan des poètes, le clan de la bonté, de la beauté, de la pureté. De l’autre, les « mecs » : ceux pour qui seule une valeur existe : l’argent ; et qui, pour l’acquérir cet argent, sont prêts à tout souiller, tout saccager, tout avilir : le visage d’un pays et le cœur des hommes, c’est une première dénonciation des « Mecs », des « commoristes, des Mafieux… »

Ecoutons le Chiffonnier les dénoncer, ces mecs, dénoncer leur effroyable emprise :

… le monde est plein de mecs. Ils mènent tout, ils gâtent tout. Voyez les commerçants. Ile ne vous sourient plus. Ils n’ont plus d’attention que pour eux. Le boucher dépend du mec du veau, le garagiste du mec de l’essence, le fruitier du mec du légume.
 On ne peut s’imaginer jusqu’où va le vice. Le légume et le poisson sont en cartes. Je suis sûr qu’il y a un mec des salsifis, un mec du maquereau. Demandez à Martial. Il les connaît. Il y a un mec de chaque consomma-tion. Aussi tout renchérit. Comtesse. Vous buvez votre vin blanc cassis. Sur vos vingt sous, deux pour le mec vin blanc, deux pour le mec cassis…

L’époque des esclaves arrive. Nous sommes là les derniers libres. Mais ça ne tardera guère. Vous avez vu leurs quatre gueules aujourd’hui. Le chanteur va avoir à traiter avec le mec de la chanson, et moi avec le mec de la poubelle,  ou c’est la fin.

Il y avait déjà un certain temps que Giraudoux les tenait à l’œil, ces « mecs », qui avaient commencé à défigurer le pays qu’il aimait tant.

Formation de la Mafia

En 1939, il avait publié un ouvrage, Pleins Pouvoirs, où il imagine ce qu’il faudrait faire pour que la France soit ce qu’il voudrait qu’elle soit : le pays de la justice et de l’harmonie. Il y a certes quelques naïvetés dans cet essai politique écrit par un poète.
Les signes que nous allons citer n’ont pourtant rien perdu de leur actualité et de leur vérité :

    … Il s’est formé une bande complice qui profite de toutes les inattentions, de toutes les faiblesses, de toutes les absences perpétuellement en éveil, en travail ; il s’est formé une mafia…

    … Les membres de cette mafia ne se recrutent pas dans des lieux particuliers, d’après des rites particuliers, mais au hasard des salons, dans les compartiments de chemins de fer, dans les couloirs des administrations, des journaux, des banques. Ils n’ont aucun signe pour se reconnaître, si ce n’est que leur apparence indique qu’ils ne sont pas des citoyens. Cela se voit, de très loin et à mille signes, à leur façon d’allumer leur cigare, à leur œil satisfait et pourtant inquiet.

    Les « Mecs » ne sont pas tous morts

    A la fin de la pièce, la Folle attire tous les « mecs », mâles et femelles en un souterrain, où ils seront à jamais engloutis, pris au piège, suspendus dans un filet comme un point d’interrogation sur le futur de Paris, une ville parmi d’    autres.
    
    Et voilà, l’affaire est finie. Vous voyez comme elle était simple.
Aurélie, la Folle de Chaillot sait bien qu’il y aura d’autres invasions de monstres, que la race des « mecs » est éternelle. A tous les spectateurs de sa pièce, Giraudoux confie le soin d’ouvrir l’œil et, quand il le faut, de lutter contre le péril.

Destin d’une pièce

La folle de Chaillot a été jouée pour la première fois le 19 Décembre 1945 sur la scène de l’Athénée par Louis Jouvet.

Une nouvelle jeunesse a été donnée à « la folle » en Novembre 1965 par Georges Wilson du TNP à Paris

Puis il faut attendre Mai 1969 et le Théâtre National de Belgique, sous la Direction de Jacques Huisman, qui presentera enfin sa version de « La Folle de Chaillot » dans une mise en scène d’Horacio Costa. Dans le rôle titre, Lucienne Le Marchand entourée de Jacqueline Huisman, Catherine Fally et Suzy Falk pour les autres folles…  Quand au rôle du chiffonnier, créé par Jouvet en 1945, il fût admira-blement servi par André Debaar.

    Mais comme l’écrivait André Paris dans le journal « Le Soir » « Si vous êtes sensible à un texte délicieux et rare, à la poésie et à l’esprit, à la tendresse amusée, à la fantaisie, au menu peuple de Paris, vous aimerez « La Folle de Chaillot ». Mais si vous ne goûtez qu’un théâtre animé, tendu, à l’action nerveuse et au dialogue vif, vous risquerez d’être déçu… »

    Enfin nous voilà en 2006 ! Il reste à la réalisation de l’« Atelier Théâtral des Institutions Européennes » de se montrer digne de ce grand théâtre-là.

 

 

 Distribution

 

 Technique

 

Video

 

   
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  Merveille Rodriguez:            Aurélie
  Stefan Kaddour:            Le Président
  Zsuzsanna Dákai:            La Baronne
  Philippe d'Oreye:            le Courtier
  Nicolas Jasmin:            le Prospecteur I
  Nicolas Grosse:            le Prospecteur II
  Sylvie Aerts:            Irma
  Auguste de Decker:            Pierre (le noyé)
  Laurent Aujean:            garçon de café
  Yvon Karsenty:            garçon de café
  Jordi Clement:            le policier
  Dany Aerts:            le muet
  Sebastian Vanderick:            Paul le Chiffonnier
  Jacques Pollfort:            Martial l’égoutier
  Maita Langlade:            Constance
  Gil Warzee:            Gabrielle
  Pierrette Bernard:

           Joséphine

  Chorégraphie:            Maria Di Nunzio
  Chanteuse:            Véronique Rihoux
  Chanteur:            Delfim Janela
  Accordéon:            Dimitri Karafilakis
 

 

Danseuses:

Maria di Nunzio,
Sylvie Aerts,
Caroline Goffin,
Vanessa Peharpre
 

 

 
Adaptation,
Mise en Scène :

Rita Sallustio
  Décors: Gwendoline d'Huart
  Son: Steve Challens
  Lumière: J-P Barbe, Jim McKenna
  Costumes:
S. Assis Manuel, A-L Charron,
Costhea
  Affiche: Théodore Kassapis
  Régie: P.Deuquet, N.Timmermans
  Organisation prod.: Zsuzsanna Dákai
  Réservations: Bernhard Knoblach
 
 
 


 
 
 

 

 

 

 

 

 

         

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Photos

 

 

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