Yerma
une pièce de Federico Garcia Lorca mise en scène par Irène Chalkia
Représentations
au Centre Culturel Jacques Frank Janvier 1989
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Résumé de la pièceLa mort nous guette partout : dans la nuit au clair de lune, lorsque l'amour se dérobe furtivement sous les bras des amoureux, dans le regard d’un ami qui s'éteint un jour, dans le silence de la conscience profonde d’un être proche qui s’éloigne... Mais la vie bat son plein dans la lumière du jour à la rivière. L’eau est fécondité, symbole maternel, sécurité (l'eau matricielle), accès à l’universel ; mais aussi joie, fraîcheur, cours naturel et vivant des choses. La vie en société est créatrice et destructrice en même temps. La solitude régénère les désirs et les aspirations inavouées, mais le regard collectif des autres est catalyseur des obsessions et des rêves obscurs. Pourrait-on ainsi résumer cette pièce de Garcia Lorca dans laquelle le poète ose, en toute liberté, se pencher et regarder dans l'abîme qui sépare les deux mondes de l'existence humaine, à savoir le masculin et le féminin? Chaud et froid, sec et humide, rouge, noir et blanc, lumière joyeuse et nuit profonde, telles semblent être les températures et les couleurs de cette dramaturgie qui s'inscrit - à juste titre - dans la tradition de la tragédie grecque. Yerma n’est pas un drame familial, loin de là : c’est une tragédie, parce que la société - par la présence des chœurs que nous avons accentuée - est aussi importante que le noyau familial qui supporte le poids de la tension dramatique. La société, en tant que voix et regard collectifs (les chœurs) ou par ses modèles de vie individuels (Maria, Victor, la Vieille, Dolorès et la "Folle") déclenche et nourrit le conflit dans le couple. Que dire de plus ? Combien ce problème et cette image de la société espagnole des années 1930 touche notre cœur, par sa poésie et sa vérité, et nous concerne, même en 1989, nous animateurs et vous spectateurs du grand théâtre européen.
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